Buste
Buste
DE QUELQUES VÉNUS
Horizontal un torse
En apesanteur
À plat ventre
Une Vénus à la splendeur apollinienne
Un corps flottant dans un espace et dans un temps
Au bord desquels je me hasarde
Entre les œuvres vives
À l’immersion providentielle
Et le hasard qui me lancine
Un lit de rivière aux galets
Cuirasse un torse nu
Comme une égide
Exploit d’un bouleversement
De hasards ordonnés
Par le désir d’une eau
Qui se souvient de ses remous
Et du retour d’anadyomène
Un sillon au milieu du torse
Le buste en deux fendu
Foudroyé divorcé
Multiplie sa promotion
délirante
Il devient le seuil franchi
par le vent
Réenchanté
En lui l’invraisemblable et
le plus vrai que vrai
Ont force de loi supérieure
Ce qu’il perd d’humain côté simulacre
Il le gagne en tant qu’œuvre d’art
En liberté
Regards dans la coulisse
À l’intérieur scabreux d’un corps sculpté
Au plus obscur des parois sibyllines
Un vide énigmatique et noir
Où il y eut le corps mis à nu palpitant
Prêtant les mouvements réduits
De sa respiration
À la métamorphose
À la mémoire
Au sacrement de perfection
Je suis l’alouette d’un miroir
Je résiste à la tentation
De me brûler dans ces apparitions de
faux-semblants
Je me déporte au loin de mon instinct sensuel
Pour célébrer le visible et son au-delà
Le présent sublimé de l’art
Ce sont des corps qui ne sont pas des corps
Ce que l’éclair déclare est un éclat de la nuit redoublée
Un cri pour adouber le meilleur des silences
Échos d’une mythologie