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QUELQUES NOUVELLES RÉFLEXIONS SUR LES TORSES DE MALTE LEHM

Le fait que je revienne sur ces torses, qui m’ont déjà bien sollicité, sans les avoir sous les yeux aujourd’hui, en dit long
non tant sur le regard de l’admirateur que sur le pouvoir de ces œuvres.
C’est ce pouvoir que je vais essayer de clarifier.
Ce sont des œuvres belles.
Par le physique des modèles et par la réalisation de l’œuvre sculptée.
Ces deux beautés sont inséparables.
Elles se complètent et se dépassent, en une harmonie supérieure.
L’œuvre ainsi réalisée peut être perçue comme la meilleure traduction du
sentiment profond qui anime l’artiste.
La belle ordonnance, l’épanouissement des formes,
font de chacune de ces œuvres un échantillon
de ce que les Grecs appelaient le « cosmos »,
c’est-à-dire l’ordre, l’harmonie, ennemis du
hasard, du désordre, du chaos.
Un artiste comme Malte Lehm est un
amoureux de la beauté naturelle, des
belles apparences, celles du corps
féminin.
Forcément l’attrait sensuel, pour ne pas dire
sexuel, est pour beaucoup dans cette célébration
de la nature humaine.
Mais cela va plus loin que l’émotion d’un corps.
Il s’agit de reconnaissance, c’est-à-dire de la
connaissance confirmée d’une Présence majuscule

que l’artiste va vouloir reproduire. Au-delà de l’appa-
rence, l’Être.

Malte Lehm n’a pas inventé le corps de la femme, ou
alors il l’a « inventé » comme l’archéologue « invente »
un trésor enfoui dans les sables.
Il le dévoile, il en découvre les beautés fascinantes,
conformes à son désir, aux yeux de son corps et de
son esprit féru d’idéal.
Il inventera le procédé qui lui permettra de
reproduire ce qu’il a sous les yeux, un corps
de femme.
Il sait que ce corps est menacé par toutes
sortes de désordres, dont les pouvoirs du
temps sont les plus obligés.
Il décide donc de prolonger la merveilleuse apparition, de donner à l’art la mission d’ « achever
la nature », comme le notait Aristote, d’inventer une permanence qui n’existe pas dans la nature.
Une œuvre d’art c’est l’homme et plus que l’homme.
En artisan, il cherche et trouve le moyen de reproduire ce chef-d’œuvre de la nature, l’être humain, qui est la mesure de toute chose.
Son regard est fixé sur cette idée de reproduction.
C’est un savant, un technicien, un chimiste et un artiste.

Malte LEHM © 2019 – Tous droits réservés. – Création : www.laparenthesecreative.fr 
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