Buste
Buste
SUBLIMATION
Un passé plombé de malentendus
A donné sa priorité
À ce torse nu féminin
Revêtu d’innocence
Et d’exactitude aux dépens
Des ultrasons du désarroi
Je sculpte un appel d’air
Une façon de métastase
Élaborant des jours meilleurs
Assez de chair pour en faire un volume
Assez d’espace ouvert pour donner à
rêver
Un torse nu sait mieux que moi
D’où je viens où je vais
Qui obéit qui est le maître
Une envie de pleurer que la
beauté libère
Affirmant l’harmonie du
monde
Et la fin du hasard
Respect ferveur audace espoir
Je ne sculpte pas un corps à distance
Au plus près de la vérité
Je lui emprunte ses contours
Et je les donne au bûcher qui les sanctifie
Innocence et douceur
Torse épousant les courbes de la perfection
Je deviens ce que je contemple
Et me convertis dans ce corps
Quelquefois la statue me gagne
Et quelquefois je suis vainqueur
Je fais le monde et j’incendie la cendre
Espérant flambant neuf
Un calendrier nouveau-né
Statue Statue
Corps répété jusqu’à donner naissance
Au rite
Et sacraliser l’espace et le temps
Ce sont mes statues de Memnon
Se mettant à chanter en l’honneur de l’Aurore
Mes statues de l’île de Pâques
Inventées pour que l’horizon
Annonce un avenir glorieux
Réversibilité
Chaque statue me réalise Autant que moi je lui donne le jour Je travaille en beauté
La beauté me travaille
Et me donne son temps de clairière enchantée
Loin du monde affolant
Des gestes faux et lourds
Ce corps inventé par mes mains Sera mon répondant Mieux qu’un écho
II parlera pour moi